Présentation
Au moment de se mettre au lit, Catherine Von Bora, épouse Luther peut enfin questionner son pieux mari sur sa doctrine. Les écritures, elles les a lues et relues, mais comment faire habiter sous le même toit la pensée et la pratique, voilà le hic ! Heureusement, là où les réponses manqueront souvent, la musique de Bach et les psaumes de Luther seront un baume sur le coeur perplexe de Catherine… Spectacle créé au Festival Bach en Combrailles en Août 2007
Texte : Christine Brückner
Musique : Johann Sebastian Bach
Répertoire
Kantate BWV 82
Kantate BWV 32
Oratorio de Noël Erleucht auch meine finstre Sinnen
Passion selon Saint Jean Betrachte meine Seel
Passion selon Saint Matthieu Mache dich mein Herze rein
3 pièces pour orgue seul
Quiconque ne considèrerait pas la musique comme une sublime création de Dieu serait vraiment un balourd et ne mériterait pas d’être appelé un être humain.
Martin Luther
Presse
Au moment de se mettre au lit, Catherine Von Bora, épouse Luther peut enfin questionner son pieux mari sur sa doctrine. Tel était le thème, samedi dernier, de cette évocation en musique conçue par Emmanuelle Cordoliani, avec la complicité de trois merveilleux interprètes, le claveciniste Raphaël Collignon, le gambiste Lucas Guimaraes Peres, et le jeune Jérôme Billy, ténor idéal que l’on souhaite retrouver en Combrailles. Jean-Sébastien Bach était un grand chrétien, luthérien fervent. Toute sa musique le dit. Sévère ? Jamais ! Car, comme Luther, homme de chair et de sang, il aimait la vie, en plein accord entre sa foi et son quotidien. Sa religion exalte le bien vivre en même temps que la méditation, la joie de tous les jours, la famille et les amis, le rire et la bonne chère : tout est bon pour louer Dieu dans tous les aspects de sa création. Emmanuelle Cordoliani le dit bien : “ Pour Luther, la musique est la lumière de sa vie, elle se confond avec Dieu ”. Comme pour Bach. Et dans ses questionnements, elle nous invite à faire de la théologie sans le savoir. Tout cela dans une simplicité, un naturel, une apparente naïveté « sincérité joyeuse » qui ont enchanté les auditeurs, spectateurs d’une mise en espace subtile, évoquant les tableaux des maîtres anciens. En contrepoint, les extraits d’œuvres de Bach ont participé à merveille à cette évocation tour à tour drôle, émouvante et inspirée, d’une rare qualité. Une parfaite réussite.
Gilles Cantagrel dans La Montagne 13/08/2007
Emmanuelle Cordoliani
Jeu
À sa sortie du Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique de Paris, Emmanuelle Cordoliani est cooptée dans l’aventure de l’Institut Nomade de la Mise en scène. Rapidement transfuge du théâtre vers l’opéra, sa préférence reste aux répertoires rares et aux projets atypiques, entremêlant texte et musique, qu’elle imagine dans le cadre de sa compagnie Café Europa. Cet exil choisi la conduit vers l’enseignement (CNSMDP, Sciences- Po, Institut Français… ) et vers la médiation culturelle ( Ensemble intercontemporain, Orchestre de Paris…). À l’invitation des Festivals d’Aix en Provence, de l’Emplir et Sevicq Brezice, elle approfondit un travail de création en compagnie d’instrumentistes, à la fois en qualité de dramaturge et d’interprète. Emmanuelle Cordoliani est lauréate de la Bourse Beaumarchais-SACD 2012 pour le livret de La Jeune Fille sans Mains. Elle est la fondatrice et le community manager du groupe Facebook Une certaine dose de poésie. Elle mettra en scène L’Enlèvement au Sérail de Mozart à l’Opéra de Clermont-Ferrand en décembre prochain.
Florian Hille
Chant
Né à Schwerin (Allemagne), Florian Hille commence son parcours musical à l’âge de cinq ans dans la classe de piano du conservatoire régional de Mecklembourg-Poméranie Occidentale. Après avoir découvert le chant, il intègre le Conservatoire National de Berlin Hanns Eisler dans la classe d’Alexander Vinogradov où il étudie également le Lied et l’Oratorio auprès de Wolfram Rieger. Lauréat du concours national « Jugend musiziert » ainsi que du concours international « Musique Proscrite », Florian pousse toujours plus avant sa recherche technique et interprétative à l’occasion de Masterclasses dirigées par de grands artistes et pédagogues comme Rudolph Piernay, Dietrich Fischer-Dieskau, Thomas Quasthoff ou Margreet Honig. Après un Erasmus, il intègre le Conservatoire National de Paris dans la classe d’Elène Golgevit, et y obtient son Master de chant mention TB en juin 2015. Florian débute sa carrière à l’Opéra de Kiel, dans le cadre du « Schleswig Holstein Musikfestival », dans le rôle de Jésus dans La Passion selon Saint-Jean de Bach mise en scène par Robert Wilson. Depuis, il a eu la possibilité d’approfondir ses expériences sur scène lors de nombreuses productions. Bartolo dans Le Nozze di Figaro de Mozart, Don Profondo dans Le Voyage à Reims de Rossini dans la production du CNSMDP, la basse dans le Requiem de Mozart avec l’Orchestre symphonique de Singapour dirigé par Rolf Beck et dans Jeanne d’Arc au Bûcher de Honegger au Festspielhaus de Salzbourg. Il se consacre également à la musique de chambre avec l’ensemble musical Maja dirigé par Bianca Chillemi. C’est à cette occasion qu’il se découvre un vif intérêt pour le répertoire contemporain en tant que soliste avec des oeuvres comme …, den 24. xii.1931 de Kagel.
Sylvain Pluyaut
Orgue
Sylvain Pluyaut a débuté la musique par l’étude de l’accordéon et du piano dans sa famille. Imprégné de musique populaire, au terme d’études e t de nombreuses distinctions dans les conservatoires de Troyes, Dijon, Besançon, il est devenu professeur d’orgue au CRR de Dijon, et organiste co-titulaire des orgues historiques Riepp-Callinet de Semur-en-Auxois en 2005. En 2016, il est confirmé dans ses fonctions d’organiste à la cathédrale de Dijon. Sylvain Pluyaut est, par l’étude et l’expérience, un artiste rompu à toutes les disciplines de l ’art de l ’organiste : interprétation, harmonisation, accompagnement, improvisation et musique d’ensemble. Son style allie une connaissance profonde de la tradition, mais aussi la fantaisie, la virtuosité, et l’esprit… Il a été de 2008 à 2012, puis de nouveau en 2016, professeur d’improvisation et d’accompagnement pour la formation des organistes liturgiques russes à la cathédrale catholique de Moscou. Digne disciple de Michel Chapuis, Pierre Pincemaille et Thierry Escaïch, organiste inclassable et indépendant, Sylvain Pluyaut a été longtemps recherché comme accompagnateur de choeurs français ou étrangers les plus prestigieux (Arsys Bourgogne, Maîtrise de la Cathédrale de Dijon, Ensemble Joseph-Samson), de solistes (F. Chatoux, T. Caens, du trio Caens-Cazalet-Becquet, Fabienne Conrad) et d’orchestres symphoniques (Orchestre National de Lyon, de Lorraine, d’Île de France, de Picardie, etc.). En 2013, Vincent Berthier de Lioncourt, fondateur du centre de Musique Baroque de Versailles a confié à Sylvain Pluyaut la tâche de travailler et de faire découvrir l’œuvre d’orgue de son père Jacques Berthier, compositeur universellement connu des liturgistes, et auteur d’une œuvre d’orgue inouïe. Cette œuvre d’orgue a été l’occasion d’une série de récitals qui a culminé le 20 juin 2015 à Notre Dame de Paris et a été enregistrée par le studio Bayard Presse sur le grand orgue aux mille couleurs de la cathédrale de Dijon. En 2016, il donne une vingtaine de récitals et concerts, en France, en Pologne, En Allemagne et en Russie.