Tactique du diable

La Compagnie des noces

Créée en 2005, la Compagnie des noces a pour projet de « témoigner de la vérité mystérieuse qui constitue la raison d’être de chaque personne » selon la formule de Dostoïevski et d’explorer les multiples dimensions qui la font une et unique, enrichissant ainsi la communauté. Le choix des pièces et des adaptations suit toujours ce désir d’interroger sans cesse le spectateur sur la nécessité de son existence face au monde qui l’entoure. Gabbatha, Passion-Résurrection (de Fabrice Hadjadj) et Tactique du diable (Adaptation du roman de CS Lewis), sont les deux dernières créations de la compagnie.

Distribution

Mise en scène : Michel-Olivier Michel
Création Musicale originale et pianiste : Vincent Laissy
Régisseur : Rémi Prin
Comédiens : Marguerite Chauvin, Alexis Chevalier, Romain Cucuel, Michel-Olivier Michel
Durée : 1h15

Production

Compagnie des noces avec le soutien de Théâtre du Partage

La pièce

Wormwood, jeune démon fraîchement sorti du « Collège de tentation », est envoyé chez son oncle Screwtape, « expert » en âme humaine pour l’aider à mieux s’emparer de celle de Tine, son « protégé ». Il découvre avec surprise que les perversions spectaculaires ne sont pas toujours les plus efficaces, mais que la discrétion, la dissimulation et les bonnes intentions sont souvent les clés de la réussite : « Le chemin le plus sûr pour l’enfer est celui qui y mène progressivement. C’est la pente douce, sans virages trop brusques, sans bornes kilométriques ni poteaux indicateurs ». Tactique du diable nous introduit dans un véritable « cabaret mystique ». Le piano, personnage à part entière, entraîne le spectateur dans l’atmosphère légère et feutrée d’un club de jazz, qui contraste avec la violence déployée par les démons pour parvenir à leurs fins. Une exploration passionnante et décalée, tout en humour, du combat qui se joue derrière chaque existence.

Note d’intention

Pourquoi adapter cette oeuvre au théâtre ? Le roman épistolaire de Lewis Tactique du diable n’était pas destiné à la scène, et pourtant, la manière dont l’auteur aborde ce thème du combat du bien et du mal est éminemment théâtrale. Car si la fonction du théâtre est « d’arracher son masque au mal » selon les mots de Shakespeare dans Hamlet, quoi de plus théâtral alors que de donner la parole aux démons et de dévoiler leurs intentions : « Pour nous, l’homme est une sorte de nourriture. Nous sommes vides et nous voulons nous remplir. Notre objectif est un monde où notre Père d’en bas aura englouti tous les autres êtres ». L’espace scénique n’est-il pas en effet ce lieu où il est possible de rendre visible l’invisible, de manifester une réalité, difficile à percevoir pour nos sens et à appréhender avec notre intelligence, mais que nos coeurs et nos consciences semblent reconnaitre ? Par ce procédé, en la déroulant hors du temps, c’est la destinée de chaque être humain qui est ici mise en évidence. Celle de Lewis bien-sûr qui scrute sa propre âme. Dans le miroir qu’il nous tend, nous pouvons nous reconnaître dans ce combat dont l’enjeu est notre propre salut.

Adaptation, écriture et mise en scène

Un objectif majeur du travail était de rendre accessible à la scène ce monologue écrit sous forme de lettres dans une langue qui maniait concepts anthropologiques et théologiques, tout en tâchant de rester le plus fidèle à l’esprit de l’auteur. J’ai donc choisi de reconstituer ces lettres par des scènes dialoguées pour donner chair aux autres protagonistes du roman, et de construire ainsi l’histoire du « protégé », un peu comme si, à partir du négatif, il avait fallu reconstituer le positif. Il fallait aussi créer une dramaturgie autour des démons pour leur donner une épaisseur, à travers une histoire et une chronologie. J’ai donc pris la liberté d’imaginer un dialogue entre Dieu et Lucifer pour essayer de dire quelque chose de l’origine mystérieuse de la défection d’une partie des anges.

Pour mieux faire entendre la gravité du propos, j’ai souhaité justement accentuer le style décalé et humoristique qui caractérise le roman. En faisant ressortir, d’une part, l’opposition des caractères entre Wormwood, jeune démon naïf et peu dégrossi, et Screwtape, maitre en stratégie, sorte d’espion enfermé dans l’univers paranoïaque d’une guerre froide dans laquelle les coups les plus subtils sont permis pour faire chuter l’adversaire. Avec la présence d’un pianiste, d’autre part, qui permet, par une création sonore originale, de passer sans transition de l’univers des hommes à celui des démons, et qui apporte, par l’alternance des styles « crooner » et « cartoon », un décalage entre l’atmosphère légère, divertissante et feutrée d’un club de jazz et la violence du combat que mènent les démons. Une manière de relativiser l’enjeu essentiel des scènes qui se déroulent sous nos yeux, mais qui n’en souligne que mieux la densité et la force.

Michel-Olivier Michel, metteur en scène et acteur

Comédien et metteur en scène depuis 15 ans, il intègre les Cours Florent comme élève (en 2000) puis comme professeur (2003). Depuis 2002, il collabore avec La compagnie du caillou blanc fondée par le philosophe Fabrice Hadjadj où il a joué et mis en scène plusieurs de ses oeuvres : Pasiphaé, Job, A quoi sert de gagner le monde et Gabbatha. Il met en scène également Les carnets du sous-sol de Dostoïevski, Les femmes savantes de Molière, Le dindon de Feydeau, La dispute de Marivaux. En 2013, il écrit pour le théâtre une adaptation du roman de C.S Lewis Tactique du diable. Il termine une licence de théologie au Collège des Bernardins. Il a fondé en 2013 les Ateliers Philo-Théâtre (www.les-ateliers-philo-theatre.fr) une école de théâtre qui associe à l’art de l’acteur une réflexion anthropologique à partir de thèmes tels que : « Peut-on encore s’émerveiller ? », « Les passions », « L’autre cet inconnu qui me bouscule », « Surpris par la joie » ou encore « Que dois-je faire ? ».

Les acteurs

Marguerite Chauvin

Formée à l’école de la Scène-sur-Saône à Lyon et au conservatoire en chant et en danse, elle obtient parallèlement une licence de lettres modernes. Elle travaille depuis 2010 dans des comédies musicales comme Casimir le musical, la sorcière Éphémère ou Romuald et Smiralda.

Alexis Chevalier

Formé chez Dominique Leverd, il crée la compagnie Le Saut du Tremplin avec laquelle il joue le duo comique Guigue et Plo (Aktéon Théâtre, Guichet Montparnasse). Il collabore régulièrement à l’émission de France Inter La Marche de l’Histoire de Jean Lebrun avec les comédiens du Français. Il a joué dans plus de 30 court-métrages et monte en ce moment la pièce Martyrs qu’il a écrite avec Sabine d’Hardivilliers.

Romain Cucuel

Après une licence de philosophie, il suit une formation théâtrale au cours Cochet. Il a joué en 2012 dans Prince Crapaud de Fabrice Hadjdaj, il a mis en scène Le bourgeois gentilhomme de Molière et a co-mis en scène Le Roi Carotte opérette d’Offenbach pour la troupe Oya Kephale.

Vincent Laissy

Elève au Conservatoire de Musique de Paris (CNSM) en section Ecriture, il a obtenu un Prix de Contrepoint. Parallèlement, il étudie le piano au Conservatoire Régional de Paris avec Patrick Dechorgnat. Pianiste et organiste, il joue régulièrement comme soliste ou accompagnateur et collabore à des créations lyriques. Compositeur et chef d’orchestre, il dirige sa cantate Salve Regina pour La Garde créée par le Quatuor Girard. Il enseigne au conservatoire de Châlons-en Champagne.

Les Ateliers Philo-Théâtre

La compagnie a donné naissance en 2013 aux Ateliers Philo-Théâtre, une école qui forme amateurs et professionnels au métier de comédiens. L’origine de ce projet repose sur l’intuition qu’en chacun de nous sommeillent un acteur et un philosophe dont l’attitude commune est de s’émerveiller devant le réel et de reconnaître que « quelque chose » les dépasse et les illumine. Pour l’acteur, l’état de jeu sur scène est souvent assimilé à un « état d’enfance ». Son travail est de retrouver cet état en se rendant perméable à cette qualité d’être au monde. Il n’en est pas le créateur mais le réceptacle : se laissant traverser par une beauté qu’il pressent, il peut alors, comme un vitrail laissant passer la lumière, faire renaître en ceux qui regardent, ce quelque chose auquel ils aspirent.

Contacts

66 Boulevard de Rochechouart, Paris
No Siret : 48760710300016
No Licence : 2 – 1092307

Production / diffusion

Cyriac Roche-Bruyn
Email : cyriac.rchebruyn@gmail.com
Tél : 06.02.50.10.78

Contact artistique

Michel-Olivier Michel
Email : micheloliviermichel@yahoo.fr
Tél : 07.60.58.09.21